La meilleure attaque, c'est l'attaque !
"Bollaert doit représenter notre meilleure force", déclarait Alain Casanova en début de Championnat. L'entraîneur lensois a raison : Bollaert est une force qui se diffuse à travers un chant magnétique. Mieux vaut se laisser porter que d'essayer de jouer à contre courant.
Ainsi, que les deux grands changements tactiques de ce premier quart de compétition, tous les deux tournés vers plus d'offensive, ont eu à chaque fois pour théâtre l'antre des Sang et Or ne relève pas forcément du simple hasard. Le 5 août, lors du premier match officiel de la saison à Bollaert, face à Tours, il avait suffi de quelques dizaines de minutes pour que le 5-3-2, pourtant travaillé avec exclusivité durant l'été, soit pulvérisé. Avant l'élan qui avait porté Kévin Fortuné vers l'égalisation, Lens avait joué un peu plus de sept rencontres dans ce système. Depuis, il n'a été ressorti qu'une fois en dix matches, lors d'une triste élimination en Coupe de la Ligue face au Paris FC. Le 20 septembre, face à Orléans, Bollaert avait grondé, lassé de voir ses joueurs demeurer bien trop prudents. Après avoir transformé son schéma face aux Tourangeaux en remplaçant un défenseur par un milieu offensif, Casanova était contraint d'intensifier le mouvement en délaissant un milieu défensif au profit d'un attaquant supplémentaire.
Depuis, Lens vient de remporter trois victoires consécutives et s'est positionné au rang de meilleure attaque de Ligue 2 (quinze buts inscrits, comme Brest). Les Artésiens ne s'étaient plus illustrés ainsi depuis sept ans : ils n'avaient plus eu la meilleure attaque de leur division depuis la cinquième journée de la saison 2008-09 (honneur partagé alors avec Ajaccio et Angers).
Certes, il a fallu du temps à l'équipe pour digérer les nombreux changements intervenus dans l'effectif. Certes, l'arrivée de nouveaux joueurs en fin de mercato a été positive. Mais si le Racing possède aujourd'hui la meilleure attaque, c'est principalement parce qu'il pense désormais à attaquer ! "Il y a eu un déclic contre Orléans, a d'ailleurs reconnu Nicolas Douchez. La différence, c'est l'application et l'intention qui ont été mises." Dusan Cvetinovic et Cristian Lopez - laissé trop prudemment sur le banc de touche lors des deux premières rencontres de septembre alors qu'il venait d'être désigné meilleur joueur du mois d'août dans son précédent championnat - ont d'ailleurs marqué chacun un but (respectivement face à Orléans et au Red Star) symptomatique du nouvel élan qui a guidé les Lensois depuis la gronde de Bollaert : plus il y a de joueurs qui accompagnent les attaques, plus les chances de récupérer un ballon repoussé par le gardien adverse sont grandes. Ce qui est une évidence pour le peuple de Bollaert a même été formulé par Casanova après le succès ramené de Valenciennes : "en jouant tous les coups à fond jusqu’à la dernière minute, on se donne toutes les chances d’en mettre un, et de gagner ce match".
Les chiffres ne mentent d'ailleurs pas : près de la moitié des buts lensois (sept sur quinze marqués cette saison en Championnat) ont été inscrits dans les 225 minutes jouées depuis la mi-temps du match contre Orléans (soit un but toutes les 32 minutes). Sixième pire attaque de Ligue 2 avant cette rencontre, les Artésiens n'avaient inscrit que huit buts dans les 675 minutes qui avaient précédé leur retour aux vestiaires sous les sifflets lors de la rencontre face aux joueurs du Loiret (soit un but toutes les 84 minutes).
FatherTom
Photo : rclens.fr