On perd encore ?
To Lose. Ce verbe irrégulier anglais fait doublement l'actualité à Lens en ce début d'automne. En plus d'être un homophone de l'adversaire des Sang et Or ce soir, sa traduction française colle parfaitement aux récentes performances des joueurs d'Antoine Kombouaré. Ceux-ci viennent en effet d'enchaîner quatre défaites au cours des cinq dernières journées. Ils n'ont d'ailleurs plus gagné depuis le 30 août face à Reims (4-2). Ce qui devait arriver est arrivé la semaine dernière : Lens occupe la dernière place du classement.
"On est dernier aujourd'hui, constatait en début de semaine Gervais Martel dans les colonnes de La Voix des Sports. J'imagine que les statistiques vont nous donner rapidement en Ligue 2." Au cours des douze derniers Championnats s'étant disputés à vingt clubs, le dernier au soir de la dixième journée est descendu en Ligue 2 à huit reprises. Mais au regard du bilan comptable, il est encore bien trop tôt pour que la crainte formulée par le président lensois ne puisse apparaître chez les observateurs. Depuis quinze ans, jamais un dernier n'a par exemple eu autant de points que les huit unités que compte actuellement le Racing. Et si Lens n'est pas décroché au classement (deux points de retard sur Evian-TG, premier non relégable), ceci ne constitue ni un écart insurmontable (Rennes s'est maintenu en 2002-03 en comptant cinq points de retard après dix journées) ni la promesse d'un futur redressement (Nantes est descendu en 2006-07 en n'ayant qu'un point de retard à cette époque de la saison).
Afin de quitter le strapontin de dernier, Lens pourrait se contenter - selon les résultats de Caen et de Guingamp - de ramener un nul de la Ville Rose. Mais alors qu'ils n'ont plus triomphé au Stadium depuis le 9 décembre 2006 et un but dans les arrêts de jeu d'Issam Jemaa, les Artésiens seraient bien inspirés d'imiter Evian et Guingamp . Les deux autres équipes ayant occupé la dernière place cette saison ont en effet décollé après des performances plutôt inattendues. Défaits à cinq reprises lors des six premières journées, les Savoyards ont laissé la dernière place aux Bretons après avoir enchaîné deux succès face à Lens (2-1) et à Lorient (0-2). Les Costarmoricains ont de leur côté refilé la patate chaude aux Lensois après avoir gagné à Lille (1-2).
Les joueurs nordistes pourront en tout cas trouver source de motivation dans l'histoire de leur club. Avant le week-end dernier, ils n'avaient plus occupé la dernière place de la Ligue 1 depuis le 13 octobre 1999. Après une défaite survenue à Bastia (2-0) lors de la... dixième journée, ils avaient su rebondir en battant Montpellier (1-0) grâce à l'éphémère Olivier Bogaczyk. Ils pourront aussi se souvenir d'un des épisodes qui a fait la légende de Gervais Martel, même si le temps a certainement semé de la confusion dans les repères chronologiques (en 1990-91, c'est après un nul face à Niort que Lens s'est retrouvé dernier de D2 et n'a presque plus perdu). "Un jour, après un match perdu à Saint-Seurin, je me suis retrouvé au volant de ma voiture, racontait le président lensois dans son livre Fier d'être Lensois !. Un grand moment de solitude. Nous étions alors derniers du championnat. Soudain, j’ai dit à un ami qui m’accompagnait : on ne perd plus jusqu’à la fin. Et on n’a plus perdu !". Les Lensois étant très diminués ce soir, ce serait déjà une performance de ne pas perdre la rencontre face à Toulouse.
FatherTom