Le jeu lensois toujours critiqué

Publié le par Lance

Le Championnat de France n'a pas encore commencé mais les oreilles d'Alain Casanova sifflent déjà. Vendredi, à l'occasion du match contre la Gantoise, Casanova a copieusement été hué par Bollaert lorsque son nom a été prononcé par le speaker, à l'annonce de la composition des équipes. Le Racing étant dominé et battu, quelques personnes isolées ont repris plusieurs fois le chant de défiance apparu dans le kop en février : "Casanova casse-toi" (voir notre article "Casanova casse-toi").

Pire, des joueurs artésiens s'y mettent à leur tour et se montrent critiques. "Nous n’avons pas joué en équipe, et le plus important c’est de jouer en équipe pour que tout le monde brille et que tout le monde puisse s’améliorer, relevait Dusan Cvetinovic à l'issue du dernier match de préparation. Nous avons beaucoup de bons joueurs, de bonnes individualités, mais devons construire une équipe maintenant. Nous aurions pu nous créer beaucoup d’occasions mais nous avons toujours fait la touche de trop, ou le mauvais choix. Pourtant, quand on joue de manière collective, peu d’équipe de Ligue 2 peuvent rivaliser avec nous." Après un mois de préparation, le capitaine artésien constate que l'effectif est intéressant mais qu'il est temps de "construire une équipe maintenant". Qu'ont donc fait les Lensois depuis la reprise de l'entraînement, le mercredi 21 juin ? Le Serbe observe également que son équipe devrait être supérieure à nombre de ses adversaires en Championnat. S'il est trop tôt pour affirmer que ce sera vrai en 2017-18, beaucoup d'observateurs estimaient que c'était le cas la saison passée. Et pourtant...

Première recrue lensoise de l'été, Mouaad Madri portait les couleurs de l'AC Ajaccio en  2016-17. L'attaquant a été étonné de ne pas voir le club du Pas-de-Calais accéder à l'élite. "Ils ont échoué la saison passée, et je pense qu'il faudra éviter de reproduire toutes les petites erreurs qu'ils ont pu faire pour y arriver cette fois. [...] Je ne pense pas être le seul à être surpris que Lens ne soit pas monté en Ligue 1 la saison dernière. En Ligue 2, c'était eux qui avaient le plus le ballon. C'était impressionnant à voir. Mais bon, au bout du compte, on avait fait 1-1 avec Ajaccio, donc la possession ne fait pas tout, il faut marquer aussi derrière. Contre nous, à Bollaert, c'est un exemple flagrant. Ils avaient dominé tout le match et il nous a suffi d'une petite brèche pour marquer."

Madri critique le dogme de la possession, principe le plus cher de Casanova. L'entraîneur avait en effet expliqué lors de sa signature au Racing sa volonté "de mettre en place un projet de jeu à partir d’une bonne possession de balle. J’aime les équipes qui jouent, qui posent des problèmes à l’adversaire à partir d’une bonne préparation au niveau de la première relance. J’apprécie les équipes très protagonistes dans ce qu’elles font. Elles sont très actives et essayent d’avoir le monopole du jeu et, en même temps, une très belle organisation sur le plan défensif." La possession stérile de son équipe avait vite agacé Gervais Martel et les supporters lensois. "Tout le monde s’accorde à dire qu’on est les meilleurs, qu’on joue super bien, mais c’est du baratin tout ça, pestait Gervais Martel après le match nul à Auxerre. On ne peut pas se suffire d’un nul face à Ajaccio ou Auxerre. [...] Je m’en fous qu’on ait la possession du ballon. Bien sûr que les résultats, ça passe par le jeu, mais il faut aussi de la rigueur." (voir notre article Le dogme de la possession remis en question)

La possession se limitait trop souvent la saison passée à un jeu de baballe et de passes en retrait. Certains joueurs offensifs avaient une volonté de possession de balle plus importante que la volonté de faire la passe. Ces problèmes ont encore été aperçus lors de certains des matches de préparation. Alain Casanova doit très rapidement les résoudre. Un mauvais début de saison fragiliserait encore une fois sa place, déjà contestée en tribune.

Lance

Photo : rclens.fr
Déclarations : La Voix du Nord et lequipe.fr