Putain, vingt-cinq ans...

Publié le par FatherTom

C'était il y a vingt-cinq ans, le 2 mai 1998. Lens perdait la finale de la Coupe de France face au Paris-SG (1-2). Les joueurs de Franck Haise pourront demander des conseils à ceux de Philippe Montanier pour s'illustrer dans cette compétition, ce soir lors de leur match de Championnat disputé à Toulouse. Si le Téfécé est parvenu samedi soir à ajouter "en lettres capitole" une ligne à son palmarès, comme le titrait L'Équipe dimanche, le quart de siècle du RCL dans la plus vieille compétition française s'écrit en effet en lettres minuscules...

Un quart de siècle, ce sont bien sûr de nombreux espoirs et désespoirs vécus. Les souvenirs se précipitent et celui de la saison 2009-10 se faufile devant les autres, comme les joueurs de Jean-Guy Wallemme qui étaient parvenus à s'immiscer aux portes du Stade de France. Ils y avaient cru jusqu'au bout, et même plus d'ailleurs, éliminés en demi-finale à Monaco le 13 avril 2010 sur un but de Moussa Maazou en prolongation. Cette unique qualification en demi-finale de ces vingt-cinq dernières années clôturait un beau parcours, les promus artésiens ayant éliminé à Bollaert le futur Champion de France Marseille (3-1) et Saint-Étienne (3-1).

Durant ces vingt-cinq années, Lens n'a pas toujours été proche du Stade France. Comme le 4 janvier 2015, pour un déplacement à Calais au Stade de l'Épopée face à Lyon, Bollaert étant en travaux. Ce fut tout sauf le début d'une épopée, les Artésiens étant éliminés d'entrée (2-3). Trop souvent, Lens a calé d'entrée face à un plus petit que lui, en 1999-2000 face à Besançon (N), en 2008-09 face à Arras (CFA2), en 2011-12 contre Sannois-Saint-Gratien (N), en 2015-16 face à Quevilly (CFA). Ou encore en 2007-08, face à Niort (L2), encore un 4 janvier. Bollaert avait grondé et avait appelé à la démission de Francis Collado. Quatre jours plus tard, Daniel Leclercq revenait à la tête du Racing.

Laszlo Bölöni avait lui signé son arrivée à Lens d'une drôle de manière. Ses joueurs avaient été balayés au Parc des Princes face au Paris-SG (5-1). Cela annonçait la descente en Ligue 2 dans laquelle évoluaient aussi les joueurs d'Éric Sikora, auteurs le 27 février 2018 d'une des plus grosses déceptions de l'histoire du club, à Nantes face aux amateurs des Herbiers (0-0), Souleymane Diarra et Walid Mesloub ne transformant pas leur tir au but. Près de vingt ans plus tôt, le 13 mars 1999, le Champion de France lensois était déjà sorti aux tirs-au-but en quart de finale, face au Laval (1-1) de Christophe Gardié.

Perdre face à des amateurs en quart de finale, c'est déjà la mésaventure qui était arrivée aux Nordistes en 2006-07. Alors qu'ils luttaient pour la Ligue des Champions, les joueurs de Francis Gillot étaient tombés le 28 février 2007 face à Monceau-les-Mines (1-0), alors en CFA.

Les Lensois assisteront peut-être ce soir au tour d'honneur des Toulousains, trophée en main. Les Sang et Or avaient dû se contenter, eux, d'un tour d'honneur d'Hafiz Mammadov, en prélude d'une large défaite à Monaco (6-0), le 26 mars 2014, en quart de finale. Cela mettait fin à un beau parcours au cours duquel les hommes d'Antoine Kombouaré, alors en Ligue 2, avaient réussi l'exploit d'éliminer deux équipes de Ligue 1 aux deux tours précédents : Bastia (2-1) à Bollaert et surtout Lyon (1-2) à Gerland.

C'était alors la période la plus faste du Racing en Coupe de France avec deux quarts de finale consécutifs, ce que les Nordistes n'ont réalisé qu'une seule fois lors de ce quart de siècle. La saison précédente avait été marquée, le 17 avril 2013, par le moment le plus intense de ces dernières années en Coupe de France. Après avoir notamment fait tomber Rennes en janvier, les joueurs d'Éric Sikora, alors en Ligue 2, avaient défié Bordeaux (défaite 2-3) dans un stade plein et une ambiance rarement égalée.

Il n'y avait plus une place dans le stade et même Cristian Lopez, croisé dans la tribune visiteurs du Stadium, le 12 novembre 2016, face à Marcq-en-Barœul (qualification 0-3), n'en aurait pas trouvé. Il en restait beaucoup cependant le 3 janvier 2004 quand seuls 11 083 fidèles avaient pris place dans les travées de Bollaert pour assister à la qualification lensoise lors de son entrée dans la compétition face au Mans (1-0). Il faisait très froid et les Nordistes s'étaient qualifiés malgré les aléas de la météo, contrairement au 8 décembre 2019 avec une élimintaion sans gloire dans le vent de Dieppe (1-2) et contrairement encore aux saisons 1999-2000, à Besançon, et 2008-09, face à Arras, les deux fois sous la neige. En 2009-10, le manteau blanc avait eu raison de l'affiche Compiègne-Lens, reportée peu avant le coup d'envoi.

Il y a ces moments gravés dans les mémoires et des souvenirs qui peinent à revenir. Par exemple ce seizième de finale de la saison 2004-05 qui aurait vu, paraît-il, le LOSC éliminer le Racing (3-2). Aucun souvenir. Tout le contraire du Derby du 4 janvier 2022 pour lequel on est encore transporté par la frappe enroulée de Seko Fofana et les parades de l'éphémère Wuilker Farinez, chef d'œuvre malheureusement établi devant seulement 5 000 spectateurs, la faute aux jauges, et sans lendemain. Au tour suivant, le Racing tombait à Bollaert face à Monaco (2-4) malgré cette cruelle statistique : depuis sa remontée, Lens est à ce jour invaincu en Ligue 1 face à Monaco (quatre victoires, deux nuls), mais pas en Coupe de France...

Et Toulouse dans l'histoire ? On se souvient d'une élimination sous le soleil occitan le 25 janvier 2003, en seizième de finale (1-0). Mais surtout, puisque le Téfécé vient de remporter le trophée en battant en finale le tenant du titre, on se met à rêver que le match de ce soir soit une répétition de la finale de la Coupe de France 2024...

FatherTom et Lance