C'est aujourd'hui que reprend la Ligue 2, deux semaines après la dixième journée. Pour le Racing, la prochaine levée aura lieu lundi, face à Auxerre, quatorze jours après le déplacement victorieux à Orléans (1-4).
Ce repos forcé dû à la trêve internationale intervient après le premier quart du Championnat. Comme lors la première journée de repos du Tour de France, après les premières montagnes, ce rendez-vous est l'heure du premier bilan. Avec 20 points récoltés lors des dix premières journées, les joueurs de Philippe Montanier ont le troisième meilleur total des équipes lensoises : ils font moins bien qu'en 2008-09 (24 points, montée en fin de saison) et qu'en 2018-19 (23 points, échec en barrage) mais mieux qu'en 2013-14 (18 points, montée en fin d'exercice).
Deuxièmes derrière Lorient, ils occupent la même place qu'en 2018-19 alors qu'ils étaient troisièmes en 2013-14 et premiers en 2008-09. Cette année-là, les joueurs de Jean-Guy Wallemme avaient profité de la dixième journée pour retrouver la position de leader, déjà détenue en août. Ils avaient alors battu Guingamp sur la plus petite des marques grâce à un but de Toifilou Maoulida servi par Geoffrey Doumeng.
Traditionnellement publié durant la trêve de septembre, le Top 10 de ceux qui n'ont pas signé à Lens pendant l'été n'a pu être mis en ligne cette saison que lors de la trêve d'octobre. Il faut dire qu'après un calme inédit lors de la première partie du marché des transferts, les Lensois ayant recruté plusieurs joueurs très tôt, tout s'est accéléré en fin de mercato quand la porte s'est ouverte pour plusieurs joueurs sous contrat. La fin du marché d'été n'a donc eu lieu à Lens que le 11 septembre quand Benjamin Moukandjo s'est engagé avec le Racing.
Fabien Centonze parti à Metz, Lens a eu besoin d'un arrière-droit. La rumeur a évoqué mi-juillet un intérêt nordiste pour Ivan Balliu, joueur de... Metz. Le lendemain, la piste avait déjà du plomb dans l'aile. L'Espagnol a finalement signé à Almeiria.
Son nom aurait pu apparître dans la rubrique des chiens écrasés tant l'avenir d'un ancien Lillois intéresse peu le public lensois. C'est pourtant dans la colonne transferts qu'a surgit le nom d'Éric Bauthéac en juin. Trois mois plus tard, c'est toujours à Nicosie que l'attaquant exprime son talent.
À chaque saison son évocation du retour d'un ancien de la maison. Dès le mois de mai, le nom de Pablo Chavarria a circulé. Au final, celui qui quittait Reims a signé à Majorque.
Il y a une vingtaine d'années, des élus boulonnais avaient demandé le ratachement de la ville portuaire à la Corse. Aujourd'hui, Lens semble en faire partie tant les responsables nordistes ont recruté du côté de l'Île de beauté. C'est ainsi que Jean-Luc Arribart a lancé la plaisanterie envoyant Gilles Cioni à son tour dans le Pas-de-Calais ! Mais le défenseur a bien évidemment continué d'honorer son contrat amateur avec Bastia.
Yanncik Gomis vendu à la concurrence, Mounir Chouiar réalisant son rêve en signant à Dijon, le Racing se devait d'embaucher des attaquants. C'est tout naturellement qu'est apparu le nom du Niçois Mickaël Le Bihan, déjà évoqué lors de nombreux précédents mercatos. C'est finalement à Auxerre que l'attaquant va tenter de retrouver le fil de sa carrière.
Début juin, les supporters lensois pensaient encore que le Racing pouvait dépouiller un concurrent direct. Ainsi, il n'était pas choquant d'entendre le nom du Lorientais Vincent Le Goff du côté de Lens. Le joueur est finalement resté en Bretagne.
Longtemps à la recherche d'un attaquant, les dirigeants lensois auraient pu en trouver un pas bien loin : présent dans les tribunes lors de la phase finale la saison dernière, Cristian Lopez a le cœur Sang et Or. Il poursuit aujourd'hui sa carrière aux Émirats.
Le Racing dispose aujourd'hui de trois arrière-gauche dans son effectif. Il faut dire que les dirigeants lensois ont ratissé large. Si Vitor Costa est venu s'ajouter à l'effectif nordiste, Romain Perraud aurait pu le remplacer. Mais le Niçois a finalement rejoint la Ligue 1, à Brest.
Beaucoup se souviennent encore du prêt réussi du Lyonnais Loïc Rémy à Lens lorsqu'il débutait sa carrière. Depuis, plusieurs rumeurs ont annoncé l'arrivée de jeunes Gones dans l'Artois. La dernière en date est celle concernant le défenseur Oumar Solet.
Globe-trotter du football, Jacques Zoua n'a pas laissé de grands souvenirs en Ligue 2, division qu'il a fréquenté une saison, en 2015-16, avec le Gazélec Ajaccio. À croire certains médias, il aurait pu arriver à Lens en fin d'été. Mais, après la Belgique, c'est la Roumanie qu'il va découvrir cette saison.
- Après Châteauroux (1-0), Caen (0-2) et Paris (2-1), les Lensois ont trouvé une quatrième victime de rang : Orléans (1-4). C'est la première fois depuis le début de saison dernière que les Nordistes enchaînent quatre victoires.
- Les quatre succès acquis face à quatre des cinq derniers au classement permettent aux joueurs du RCL de monter sur la deuxième marche du podium. Ils n'avaient plus atteint ces hauteurs depuis le 27 octobre 2018 quand, entre deux défaites au Havre (2-1) et face à Châteauroux (0-1), ils lâchaient définitivement la place de dauphin de Metz.
- La défense nordiste a une nouvelle fois craqué. C'est la septième fois en dix journées que les Sang et Or encaissent au moins un but. Le Racing possède la huitième meilleure défense de deuxième division.
- Lens est la meilleure équipe de Ligue 2 une fois menée : les Sang et Or ont déjà pris huit points après avoir été en retard à la marque (trois au Mans, un à Clermont, un à Grenoble et trois à Orléans). C'est plus que toute autre équipe (source : LFP).
- Les Sang et Or n'avaient plus marqué au moins quatre buts dans un match depuis le 17 mai, face à... Orléans (5-2). À l'extérieur, il faut remonter au 13 octobre 2017, à Bourg-en-Bresse (0-6) pour trouver trace d'un Racing aussi réaliste.
- Après une première mi-temps apathique, Guillaume Gillet et ses partenaires se sont réveillés pour trouver à quatre reprises le chemin des filets. Les Lensois n'avaient plus marqué au moins quatre but en une même mi-temps depuis le 22 octobre 2018 face au Gazélec Ajaccio (5-0). Ils menaient alors de quatre buts à la pause.
- Comme Auxerre, Lens a marqué dix-sept buts cette saison. Les deux équipes, qui se rencontreront lors de la prochaine journée, partagent actuellement le titre de meilleure attaque de Ligue 2.
- Ils ont chacun inscrit leur deuxième but de la saison, mais ils n'ont pas attendu le même temps avant de pouvoir célébrer à nouveau une nouvelle réalisation : Aleksandar Radovanovic avait marqué neuf jours plus tôt face à Paris ; Gaëtan Robail cherchait l'ouverture depuis le 3 août face à Guingamp ; Florian Sotoca tentait beaucoup mais ne réussissait plus à marquer depuis la première journée, au Mans, le 27 juillet.
- Simon Banza a inscrit son troisième but de la saison. Il est le meilleur buteur nordiste en compagnie de Tony Mauricio. Ses trois buts (à Grenoble, à Caen et à Orléans) ont été marqués après être sorti du banc.
- Simon Banza et Gaëtan Robail ont marqué après être entrés en cours de match. Les deux Nordistes ont inscrits les sixième et septième buts d'un remplaçant lensois, aucune autre équipe n'ayant un banc plus performant (source : LFP).
- Tony Mauricio a délivré ses deux premières passes décisives de la saison, les deux fois sur corner. Il partage le titre de meilleur passeur artésien avec Gaëtan Robail et Florian Sotoca.
- Florian Sotoca a disputé les 880 premières minutes de la saison dans leur intégralité. Il a été remplacé pour la première fois à Orléans vingt minutes avant la fin de la dixième journée. C'était le dernier lensois à avoir disputé jusqu'ici tous les matches de Ligue 2 en entier.
- Seul Aleksandar Radovanovic a été averti par l'arbitre du match. Problème pour le défenseur : il avait déjà reçu un carton jaune à Caen. Le Serbe sera donc suspendu s'il est à nouveau averti au cours des sept prochaines rencontres du Racing. Pour Yannick Cahuzac, le sursis dure encore cinq matches.
Lens a obtenu sa quatrième victoire consécutive, hier à Orléans (1-4). En trois semaines, les Sang et Or ont pris douze points et sont passés de la douzième à la deuxième place.
Le score est net mais la manière laisse encore à désirer. Lors des deux premiers succès de sa série, contre Châteauroux (1-0) et à Caen (0-2), le Racing n'avait rien montré. Comme contre le Paris FC (2-1) neuf jours plus tôt, Lens n'a joué qu'une mi-temps face aux Guêpes. A l'issue d'une première période casanovesque - entendez par là une période durant laquelle le RCL a eu la possession du ballon, n'a jamais su quoi en faire, l'a fait tourner de manière stérile -, Guillaume Gillet et ses partenaires étaient menés 1-0. La deuxième période a en revanche été plus convaincante. Lens a enfin joué comme le prétendant à la Ligue 1 qu'il est et a su profiter de la fatigue adverse et d'un cadeau de Jérémy Vachoux pour signer son plus large succès de la saison.
Lens est-il capable de jouer à temps complet ? N'évoluer, au mieux, qu'à mi-temps serait-il suffisant face aux autres candidats à la montée ? Réponse après la trêve internationale. Après s'être imposé face à quatre des cinq derniers du classement, le RCL sera opposé à Auxerre (7ème), Nancy (8ème) et Lorient (1er).
Lance
Championnat de France 2019-20 - Ligue 2
Dixième journée
Il a signé à Lens le 11 septembre dernier et il honorera sa première présence dans le groupe seulement aujourd'hui. Fera-t-il sa première apparition sous le maillot lensois ? Rien n'est moins sûr car Benjamin Moukandjo sort d'une longue période d'inactivité, lui qui a quitté son club chinois du Jiangsu Suning début mars. "Il faut savoir être prudent, rappelait vendredi Philippe Montanier. Il lui manque de la compétition".
Moukandjo espère relancer sa carrière en France, là où elle a véritablement débuté. Repéré chez les jeunes, il s'engage avec Rennes en 2007. "C’est un club que je suivais et qui finissait régulièrement dans les cinq premiers du Championnat", explique le Camerounais aujourd'hui âgé de trente ans. Lors des dix derniers Championnats qui ont précédé son arrivée en Bretagne, Rennes avait fini deux fois dans les cinq premiers... contre cinq fois pour le Racing ! "À Rennes, c’était intéressant car il y avait du potentiel, continue-t-il. Je me suis dit que c’était le club qui pouvait me faire grandir."
Malheureusement pour l'attaquant, son séjour rennais n'est pas à la hauteur des espérances, l'équipe première lui restant inaccessible. "Je découvrais l’hiver. Au Cameroun, il n’y en avait pas, raconte-t-il. J’ai eu le sentiment que l’on ne m’avait pas donné assez de temps. Ils m’ont perçu comme un joueur qui avait été formé en Europe et qui avait déjà des bases. Mais entre l’Afrique et l’Europe, il y a beaucoup de différences, même si tu as des qualités. J’avais encore des choses à parfaire." L'aventure rennaise se termine par un prêt peu fructueux à Sannois-Saint-Gratien, en National, lors de la saison 2008-09. C'était juste avant que Moukandjo ne prenne son envol sous le soleil nîmois.
Il débarque dans le Gard lors de l'été 2009. "J’étais tellement heureux,se souvient-il.J’avais réussi à me relancer et ma carrière pouvait enfin débuter." Sous le maillot des Crocodiles, Moukandjo se fait connaître en marquant sept buts en quarante-six matches, dont quatre en janvier 2011, quelques jours avant de rejoindre Monaco, qui lutte alors vainement pour ne pas descendre en Ligue 2. Mais quatre mois et trois buts plus tard, le néo-Lensois découvre une nouvelle fois un nouveau club. "Je serais resté à Monaco si je n’avais pas de sollicitations mais j’en avais cinq ou six, confie-t-il. J’avais goûté à la Ligue 1 et je voulais y retourner."
C'est à Nancy qu'il poursuit sa découverte de l'élite à partir de l'été 2011. Mais là encore, l'expérience est mitigée. "J’arrivais dans la peau d’un joueur sur qui on comptait, justifie-t-il. Tout le monde me connaissait. Je n’ai pas su gérer cette pression. La deuxième année, je la supporte mieux." Durant ces deux saisons jouées en Ligue 1, il inscrit à chaque fois cinq buts. Lors de la dernière année de son contrat en Lorraine, il marque à neuf reprises en Ligue 2, l'ASNL ayant été reléguée en 2013.
En 2014, Moukandjo parcourt quelques kilomètres pour retrouver la Ligue 1, à Reims. "J’étais triste mais je laissais cette tristesse chez moi, se souvient-il. Une fois que j’étais sur le terrain je donnais le maximum." Il culmine cette saison-là à huit buts et prend la direction de Lorient où il peut exprimer son talent. "Son style de jeu s’adapte parfaitement à Lorient, estime alors Lamine Gassama, l'un de ses partenaires chez les Merlus. C’est un joueur très complet. Il a des qualités de vitesse et de finition. C’est quelqu’un qui est très adroit [...] capable de prendre la profondeur." Moukandjo effectue dans le Morbihan les deux meilleures saisons de sa carrière en inscrivant treize buts à deux reprises.
À la surprise générale, il donne une tournure assez singulière à sa carrière en choisissant la Chine, en juillet 2017, certainement attiré par la challenge sportif. C'est au cours de cette période qu'il perd sa place en équipe nationale, Clarence Seedorf, sélectionneur du Cameroun, estimant que "les bons joueurs ne jouent pas en Chine ou en Asie. Ceux qui partent en Chine ne seront pas considérés comme premiers choix."
Voilà désormais Moukandjo revenu en France. Après l'ouest, le sud et l'est, c'est maintenant dans le nord qu'il va jouer, à Lens, où il connaîtra prochainement l'hiver mais pas encore la Ligue 1. Il pourrait porter aujourd'hui le maillot de son huitième club français.
