Une interdiction de déplacement au goût de copié-collé
"On prend nos supporters pour des pestiférés. Ils ont été interdits de déplacement plusieurs fois cette saison et ça commence à user. Il faudra que tout le monde se penche là-dessus la saison prochaine pour que ça s'améliore." Début mai, Christophe Galtier était agacé par la nouvelle injustice dont été victimes les supporters de l'ASSE. Un arrêté préfectoral interdisait aux fans de l'ASSE de se rendre au Stade Armand Cesari de Bastia le 2 mai tandis qu'un autre texte contraignait les supporters lensois ayant une place dans la tribune visiteurs du Stade Pierre Mauroy à s'y rendre le 3 mai par un convoi de prisonniers (voir notre article 1600 prisonniers ont assisté au Derby).
L'entraîneur stéphanois invitait à une réflexion pour mettre enfin un terme aux arrêtés liberticides de plus en plus souvent pris par les autorités. Il n'a évidemment pas été entendu. Les préfets préfèrent priver de leurs libertés de circulation et de réunion des centaines de supporters honnêtes plutôt que faire en sorte que les quelques délinquants prenant place dans chaque public soient interdits de stade. En prenant des mesures injustes, ils s'assurent qu'il n'y aura pas de problème avec les visiteurs. On a rarement vu des incidents dans une tribune vide.
C'est avec cette logique que la Préfecture de Moselle a publié un arrêté interdisant "à toute personne se prévalant de la qualité de supporter du RC Lens ou se comportant comme tel d'accéder au Stade Saint-Symphorien" samedi, à l'occasion de la première journée de Ligue 2. Comme en 2013-14 et 2014-15, les supporters lensois ne peuvent donc aller encourager leur équipe à Metz. En avril, lors du dernier déplacement à Metz, nous posions la question suivante (voir notre article Arrêtez les arrêtés !) : "Depuis l'arrêté de mars 2014 interdisant aux supporters lensois de se rendre à Saint-Symphorien pour le match au sommet de Ligue 2 entre le FCM et le RCL, qu'ont fait Messieurs Valls (Ministre de l'Intérieur jusqu'au 31 mars 2014 et Premier ministre depuis), Cazeneuve (Ministre de l'Intérieur depuis le 2 avril 2014), Boutonnet (commissaire à la tête de la division nationale de lutte contre le hooliganisme) et Meddah pour régler le problème de la violence dans les stades ?" La réponse semble évidente.
La Préfecture justifie notamment sa décision par des incidents s'étant produits lors de rencontres ayant opposé Metz et Lens. La rédaction n'a pas demandé beaucoup de travail aux services de la Préfecture puisqu'ils se sont contentés de reprendre les éléments publiés dans les précédents arrêtés. Pendant combien d'années comptent-ils faire du copié-collé ? Quand les supporters lensois pourront-ils à nouveau profiter de leurs libertés fondamentales à Metz ?
Arrêté du 18 avril 2015 :
Arrêté du 28 juillet 2015 :
Arrêté du 18 avril 2015 :
Arrêté du 28 juillet 2015 :
Arrêté du 18 avril 2015 :
Arrêté du 28 juillet 2015 :
Arrêté du 18 avril 2015 :
Arrêté du 28 juillet 2015 :
Arrêté du 18 avril 2015 :
Arrêté du 28 juillet 2015 :
Arrêté du 18 avril 2015 :
Arrêté du 28 juillet 2015 :
Les nombreux supporters ayant prévu de prendre place dans l'espace visiteurs du Stade Saint-Symphorien peuvent évidemment tenter d'acheter des places dans une autre partie du stade. Jointe ce matin, la Préfecture de Moselle nous a cependant prévenu que des contrôles d'identité pourraient être effectués dans le périmètre interdit aux Lensois et que les personnes habitant dans le Nord-Pas-de-Calais pourraient être arrêtées. Cela s'appelle de la discrimination mais c'est apparemment toléré au pays des Droits de l'homme. En mai, lors de la dernière journée du Championnat 2014-15, des supporters nantais venus encourager leur équipe contre Lens, à Amiens, avaient ainsi été placés en garde à vue. "J’avais acheté mes places avant que l’arrêté ne sorte, avait expliqué un fan des Canaris (lire son témoignage). [...] J’ai été mis en cellule. On était quatre, puis huit à l’intérieur. Mon cousin, mineur, a été mis avec les autres mineurs, dans une autre cellule. C’était sale et ça puait la pisse. Il y avait des toilettes à la turque avec des excréments partout. Au début, on nous a dit qu’on sortirait avant la fin du match. Puis à minuit. Puis à 8 heures. Puis à 10 heures. Finalement, on est sortis à midi, soit 15 heures de garde à vue. [...] La plupart des supporters interpellés l’ont été à cause de leur plaque d’immatriculation ou de leur carte d’identité."
Lance