Le danger Ajorque

Les Sang et Or restent sur 104 minutes sans avoir encaissé le moindre but. C'est peu, mais c'est une performance remarquable à l'échelle de leur saison. S'ils veulent continuer à avancer, les joueurs d'Éric Sikora seraient bien inspirés de prolonger cette série, eux qui ont toujours concédé au moins un but en déplacement cette saison : un à Auxerre (1-0) en ouverture du Championnat, trois à Sochaux (3-2) deux semaines plus tard, deux à Orléans (2-0) pour le premier match de Siko sur le banc, trois à Lorient (3-2) en Coupe de la Ligue et un il y a dix jours à Valenciennes (1-0).

Ce soir, ils rendront visite à Clermont, une équipe qui a des arguments offensifs bien connus des Lensois. Le premier, Rémy Dugimont, était une des pistes nordistes lors du mercato estival. Resté en Auvergne, il s'est vite réadapté à son équipe : depuis son retour sur les pelouses le 25 août, il a été impliqué dans au moins un but lors des quatre journées qu'il a pu disputer (trois passes décisives, un but). Il a servi à deux reprises le jeune Mathias Pereira Lage, auteur de trois buts lors des quatre derniers matches de Ligue 2, et à une reprise Ludovic Ajorque.

Entre la famille Ajorque et le Racing, c'est une histoire de rendez-vous manqués. "Son papa, Jean-Noël, au cœur des années 1990, était sur le point de passer pro au RC Lens, au côté de Wagneau Eloi, pouvait-on lire il y a quelques semaines dans les colonnes de France Football. Mais sa maman, à la Réunion, est tombée enceinte, contraignant le futur père à rentrer définitivement sur l'île. Ludovic Ajorque, le beau bébé, mesure aujourd'hui 1,97 m et se porte bien." Auteur de sept buts au cours de quatorze dernières journées de Ligue 2, l'attaquant clermontois éclate après un parcours sinueux qui aurait pu commencer à Lens. Joueur de l'Excelsior Saint-Joseph, sur l'Île de la Réunion, il est remarqué en 2011-12 par Angers, Lens et Nantes. "Lens a repoussé son arrivée en juillet et comme, de notre côté, toutes les démarches pour qu’il parte avaient été enclenchées, il était impossible de faire machine arrière", expliquait son père en janvier 2012 dans la presse locale. C'est donc finalement à Angers qu'il débarque. Non utilisé en équipe première, il tente sa chance en Vendée au Poirée-sur-Vie puis à Luçon, avant de rejoindre l'Auvergne durant l'été 2016.

"C’est un travailleur. Il a un gabarit atypique et il sait l’exploiter, analysait récemment Corinne Diacre qui a entraîné Ajorque à Clermont jusq'au début du mois. La vitesse et la vivacité ne sont pas ses qualités premières." "Je sais que je prends beaucoup de place dans la surface, donc j’en profite", confie de son côté l'intéressé. Privée de Dusan Cvetinovic, la défense lensoise devra ce soir être au rendez-vous, elle qui a concédé trop de buts dans les airs.

FatherTom