Un hiver sans défense

Publié le par FatherTom

Un hiver sans défense

"On prend des claques tous les week-end, et ça commence à vraiment me gonfler", lâchait Antoine Kombouaré à l'issue de la défaite lensoise à Caen (4-1) le 21 février. Durant les matches aller, les Sang et Or pouvaient avancer qu'ils n'avaient jamais subi de revers cuisant. Leurs neuf défaites en Ligue 1 en 2014 avaient ainsi été concédées à sept reprises par un seul but d'écart et à deux reprises par deux buts d'écart. Malheureusement pour le Kanak, la soirée vécue à Caen est presque devenue une banalité en 2015. Depuis la trêve, les Artésiens enchaînent en effet les mauvaises performances défensives. Sans surprise, l'arrière-garde lensoise est la pire de Ligue 1 depuis la reprise du Championnat, le 10 janvier.

Depuis cette soirée normande, les difficultés défensives s'accentuent. Le Racing prend de plus en plus souvent l'eau. Au cours des cinq derniers matches de Ligue 1, dont le premier de la série s'est justement déroulé au Stade d'Ornano, les Lensois ont encaissé treize buts. La Normandie n'annonce décidément rien de bon pour les joueurs de Kombouaré, qui n'avaient plus connu pareille perméabilité sur cinq journées depuis septembre 2013 quand ils avaient déjà encaissé treize buts en cinq rencontres, entre les déplacement au Havre (6-2) et à Avignon.

La période de cinq journées qui s'est achevée le week-end dernier a par ailleurs été marquée par une rare contre-performance : à trois reprises depuis fin février, les adversaires des Sang et Or ont trouvé quatre fois le chemin des filets ! Après Caen, Paris (4-1) et Marseille (0-4) ont a leur tour profité des largesses de l'arrière-garde nordiste. S'il n'est pas rare de prendre une telle claque dans une saison, les enchaîner relève plutôt de la singularité. Les Lensois avaient déjà enchaîné deux rencontres à quatre buts concédés il y a deux saisons. La première, disputée à Bollaert face à Monaco (0-4) avait coûté sa place à Jean-Louis Garcia ; la suivante, jouée à Nantes (4-0), avait constituée un drôle de bizutage pour Éric Sikora. Mais pour trouver trace de trois notes aussi salées sur un laps de temps assez court, il faut remonter plus de vingt-cinq ans en arrière. Entre avril et mai 1988, sur une période de six journées, les Sang et Or avaient concédé quatre buts à Marseille (4-1), à Montpellier (4-0) et à Paris (4-1).

Au delà du nombre important de buts encaissés, ces sévères défaites ont en commun de résulter d'un effondrement rapide des Lensois. À chaque fois, il y a un moment où les Sang et Or craquent et où il devient facile pour les adversaires de marquer. "Nous sommes fragiles mentalement, constatait Kombouaré après le premier de ces trois lourds revers. Nous avons lâché." Sa défense avait alors encaissé à Caen deux buts en deux minutes. Le phénomène s'est répété à Paris, quand Rudy Riou a été trompé à deux reprises en quatre minutes, et face à Marseille, lorsque les Phocéens ont fait trembler les filets deux fois en six minutes.

"Il faut reconnaître que Marseille ne joue pas dans la même catégorie, avait constaté dimanche soir le coach artésien. Maintenant, il va falloir revenir à notre championnat" et à ce fol espoir de se maintenir. Difficile d'imaginer que l'écart abyssal de neuf points sur le premier non relégable puisse être comblé, et encore moins avec une défense aussi fragile. En gagnant face à Toulouse il y a deux semaines, Loïck Landre voulait "donner de l’espoir et diffuser l’idée qu’on n’est pas morts. Quitte à prendre quatre buts et à en mettre cinq". Ce qui à Lens relève cette saison de l'utopie, cinq des six victoires artésiennes s'étant conclues sans que l'adversaire ne parvienne à marquer...

FatherTom

Photo : rclens.fr